vendredi, juin 15, 2007

notre asile

Après une petite absence, un nouveau post. J'ai décidé de partager les textes de mon premier recueil intitulé Notre Asile dont certains ont été publiés par "l'Anacoluthe" et "Décharge" que je remercie au passage.



#1

Nous fait sécher des chrysanthèmes dans des pots en fer pour observer le durcissement des pétales et des feuilles. Quand les nervures sont prêtes à craquer, nous broie les fleurs sans respirer et laisse son corps se remplir du bruit sec, cassant, craquant, dans lequel il se retrouve.

#2

Nous a horreur du silence capitonné dans lequel on le confine. Pour oublier qu’il n’y a rien à entendre, nous regarde plus fort le mur blanc, moelleux, cette toile sur laquelle il projette l’image d’un nous qui se frappe la tête, très vite, très fort, comme ça, pour faire du bruit.

vendredi, juin 01, 2007

Draîné

Vieux texte retouché, jamais soumis. Des réactions? Des avis? Je vous rappelle au passage que vos textes sont les bienvenus, alors ne soyez pas timides!

Drainé

De chaque côté du sentier, rien qui remue, rien qui bruisse. La route à suivre se présente comme une évidence. L’homme est calme. Aucune couleur mouvante, aucun son virevoltant pour venir parasiter sa progression. Un pied devant, l’autre.

Le gel tout proche lèche deux joues engourdies par une éternité de pas. Le jardin s’est vidé de son sang. L’homme avance, fait fi des arbres, fait fi des ombres. Il fixe, un point, une pierre, un emplacement, au-delà. Rien qui bat. Silence et immobilité dans ses lèvres qui ont trop aimé et tremblent, juste, à présent.

Au bout, la lassitude est devenue le parfum des fleurs sans têtes et le mouvement des branches qui se lèvent puis s’abaissent, menaçantes. L’air vibre de plus en plus fort. Assourdissant maintenant, crochu, il retient l’homme nu, vrombit dans son myocarde désireux d’implosion. Une grille. Une maison de briques. Dans la neige une cerise confite.

Qui respire si fort ?