vendredi, juin 01, 2007

Draîné

Vieux texte retouché, jamais soumis. Des réactions? Des avis? Je vous rappelle au passage que vos textes sont les bienvenus, alors ne soyez pas timides!

Drainé

De chaque côté du sentier, rien qui remue, rien qui bruisse. La route à suivre se présente comme une évidence. L’homme est calme. Aucune couleur mouvante, aucun son virevoltant pour venir parasiter sa progression. Un pied devant, l’autre.

Le gel tout proche lèche deux joues engourdies par une éternité de pas. Le jardin s’est vidé de son sang. L’homme avance, fait fi des arbres, fait fi des ombres. Il fixe, un point, une pierre, un emplacement, au-delà. Rien qui bat. Silence et immobilité dans ses lèvres qui ont trop aimé et tremblent, juste, à présent.

Au bout, la lassitude est devenue le parfum des fleurs sans têtes et le mouvement des branches qui se lèvent puis s’abaissent, menaçantes. L’air vibre de plus en plus fort. Assourdissant maintenant, crochu, il retient l’homme nu, vrombit dans son myocarde désireux d’implosion. Une grille. Une maison de briques. Dans la neige une cerise confite.

Qui respire si fort ?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai été un peu décontenancé au détour d'une virgule "Un pied devant, l'autre". Un choix stylistique pour évoquer la respiration haletante, à en juger par le reste du texte ?
Exercice difficile en tout cas que de faire naître le mystère en si peu de lignes.

playboypuppy a dit…

Oui, tout à fait, c'est une virgule désirée, c'est pour ça que je l'ai gardée. J'ai passé le week-end à retoucher des vieilleries, je n'arrive pas à me faire une idée du résultat mais ce que je sais c'est que j'ai pris un coup de vieux... Le week end prochain, je compose!!!