dimanche, juillet 29, 2007

# 9 # 10


#9

Nous sent parfois un drôle de pression sur le bras. C’est mou et chaud. C’est rose et doux. Ca coule dans la peau comme une bouillotte percée qui suinte sur l’épiderme. Ca part de soi-même, et ça revient quand nous respire par à-coups. Ca revient humide et glissant, à rebrousse-poil.
Ca revient quand nous est dans la pièce que lui seul connaît. Assis sur une chaise sans barreau, nous courbe l’échine dans l’obscurité. Il lutte contre un frisson, une paralysie ; mais le plafond bas écrase sa mutinerie. La pièce est profondeur.
Puis une tiède pression sur le bras… Un gant de toilette mouillé autour d’une pulsation sanguine, humaine. Et la chaleur repousse les murs, terrasse l’ombre, la tétanie. Et nous s’éveille comme dans une chambre après un cauchemar de sommeil, caressé par les doigts du jour.

#10

Nous a un endroit préféré. Il s’y rend durant la promenade de 16h30. Derrière le blockhaus grisâtre, il y une haie. Beaucoup voient dans cet amas de vert tressé une muraille, la mort d’un chemin. Mais nous connaît la faille, la maille lâche dans la muraille. La haie l’engloutit. Des brindilles griffent son visage, écorchent la laine de son gilet marron. Tant qu’il ferme les yeux, nous ne craint rien.
Lorsqu’il les rouvre, nous est nez à nez avec une joue vert-de-grisée, une mâchoire dorée, un visage écaillé. Une tête d’ange, fondue dans l’acier d’une grille que personne ne repeint. Le miroir de nous.

Aucun commentaire: